Plaque commémorative des 124 victimes de la barbarie nazie, à Maillé Indre-et-Loire

Dans la longue liste des villes et villages martyrs du printemps de l'été de la libération, il n'y a pas eu que Tulle et Oradour-sur-Glane.

Voici un résumé de l'histoire du massacre de Maillé

Maillé village martyr

En 1944 Maillé est un village de 500 habitants situé près de Sainte-Maure-de- Touraine à 40km au sud de Tours. Les habitants attendent avec anxiété la libération. L'occupant est sur le point de quitter le village.

Le 25 août 1944, alors que Paris est libéré, ce bourg tourangeau est en flammes. Le bilan est effrayant: 124 morts dont 44 enfants. Sur les 60 habitations du bourg, 52 sont partiellement ou entièrement détruites. A midi tout est terminé, mais les soldats bloquent l'accès au village, et empêchent d'éventuels secours d'arriver.

 

 

Dès le début de l'occupation en 1940, Maillé située à proximité de la ligne de démarcation abrite près de 150 soldats.

Le bourg voisin, Nouâtre possède un  camp de l'intendance militaire, un dépôt d'essence, de matériel et de nourriture. Ce camp est surveillé par près de 300 soldats.

Cette région de Touraine est considérée par l'occupant comme un pays acquis "aux terroristes". Un important réseau de résistants affilié au mouvement Libération-nord est démantelé au mois de février. Plusieurs personnalités sont arrêtées dont le chef du réseau, l'abbé Henri Péan (curé de Draché, Maillé et La Celle-Saint-Avant) et ses adjoints, deux secrétaires de mairie ainsi que le maire d’une commune voisine.

Malgré ces arrestations, trois maquis de F.F.I. (Epernon, Césario et Conty-Freslon)
continuent à mener des actions dans cette partie du sud Touraine.

En août 1944, la ligne Paris-Bordeaux est sabotée 3 fois à proximité du bourg, alors que les voies sont normalement surveillées par des civils requis pour cette tâche.

Les ouvriers requis pour effectuer les réparations manquent d'enthousiasme pour faire ce travail. Les troupes allemandes se rendent compte de l'hostilité de la population.

Le massacre

Quelques  jours plus tard un parachutage est intercepté  par l'occupant. Le village voisin, Draché est fouillé par les allemands sans résultat.

Selon des témoignages, dans la soirée du 24 août, un accrochage au nord de Maillé entre un petit groupe de résistants et deux véhicules légers allemands aurait eu lieu. Il y aurait eu des victimes parmi leurs occupants.

En début de matinée du 25 août, vers 9 heure, une escadrille alliée bombarde un train militaire ainsi qu'un canon de DCA  de la Luftwaffe.

Des sentinelles longent la voie ferrée vers le sud et au sud ouest une cinquantaine de militaires commence le massacre dans les premières fermes.Tout ce qui ce présente devant eux, hommes, femmes, enfants et animaux est abattu.Puis les soldats continuent leur progression macabre à l'intérieur du bourg en mettant le feu à tous les bâtiments visités.

Vers midi tout est terminé, les sentinelles empêchent les gens de sortir de leurs cachettes. Les troupes s'éloignent du village en feu.

Le cas du massacre de Maillé est également intéressant par son relatif oubli dans
la mémoire collective. Les causes sont multiples que ce soit sur le plan local ou national.

Source : Histoire et mémoire d’un massacre: Maillé, Indre & Loire par Sébastien Chèvereau (chef du projet Maison du Souvenir) et Luc Forlivesi (directeur des Archives départementales d’Indre-et-Loire)

Pour en savoir plus sur le massacre de Maillé

Vous pouvez aussi visiter le site de la Maison du Souvenir à Maillé

 

 

 

 

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