Déportés derrière les barbelés à Auschwitz

En cette année 2020 nous commémorons le  soixante-quinzième anniversaire de la libération des camps de concentration et d’extermination nazis par les Alliés.

La découverte des camps n’a pas eu beaucoup de retentissement auprès du grand public. Cela apparaissait  comme inimaginable.

Rappel historique…

Hitler accède au pouvoir

Le 30  janvier 1933, Adolf Hitler avec l’appui d’une partie de la droite et des industriels est nommé chancelier. La république de Weimar disparaît pour laisser la place au IIIe Reich. Hitler s’attribue tous les pouvoirs.

Tous ceux qui s’opposent à l’idéologie nazie sur le plan politique (communistes, socialistes, libéraux, syndicalistes), que philosophique et religieux (prêtres, pasteurs) sont pourchassés, arrêtés, envoyés dans des camps et parfois assassinés. Ce régime raciste s’attaque aux  juifs, tsiganes, malades mentaux, handicapés, homosexuels, témoins de Jéhovah, résistants et droits communs.

Les nazis  créent les premiers camps de concentration en Allemagne. Dachau est ainsi ouvert le 21 mars 1933. Y sont internés les opposants au régime, les "asociaux", tous ceux qui n'entrent pas dans les normes  du national- socialiste.

Oranienburg et Sachsenhausen associés dans la liste des camps de concentration, désignent en réalité deux moments différents d'une  même entité.  

Oranienburg situé à 30 km de Berlin ouvre le 20 mars 1933 sous la direction des SA (sections d'assaut)  qui y font régner la terreur. Après l'élimination des SA le camp passe ensuite sous la direction des SS.                   

Oranienburg étant inadapté, Théodor  Eicke (commandant du camp de Dachau) décide la création d'un camp à Sachsenhausen (district d'Oranienburg) en raison de la proximité de Berlin. Dans son esprit , la conception de ce camp doit inspirer les réalisations futures, avec notamment une disposition en demi-cercle inscrit dans un triangle, qui permet une surveillance efficace avec un effectif minimum de garde, pour un nombre optimum de détenus. Il y transféra l'Inspection générale des camps et la formation des directeurs des camps (IKL) le 2 août 1938. De cette capitale de l'univers concentrationnaire partent tous les ordres, toutes les commandes (dont celles de  Zyklon B) pour l'ensemble des camps.  Y parviennent aussi tous les compte-rendus.

Le système concentrationnaire prend une autre dimension à partir de 1941, lors de  la mise en place de la "solution finale de la question juive". Les camps se multiplient, y compris dans les territoires annexés ou occupés : Mauthausen en Autriche, Auschwitz en Pologne, Natzweiler (Struthof) en France…

 

Carte des Camps de concentration et d’extermination

 

PARTIE I

Évacuations et marches de la mort

A l'été 1944, une offensive massive de l'armée soviétique dans l'est de la Biélorussie orientale anéantit les forces allemandes et permit aux forces soviétiques de prendre le contrôle du premier des grands camps de concentration nazis : Lublin/Majdanek.

En janvier 1945, le Troisième Reich voyait s’approcher la défaite militaire. Les forces soviétiques avançaient en Europe orientale, prêtes à repousser l’armée allemande vers l’intérieur du Reich. Après l’échec de l’offensive surprise allemande vers l’ouest à travers les Ardennes en décembre 1944, les forces alliées de l’ouest étaient prêtes à entrer en Allemagne. L’armée soviétique avait rendu publiques les atrocités nazies à Maïdanek, que ses troupes avaient libéré en juillet 1944. Le chef de la SS, Heinrich Himmler, donna alors l’ordre aux commandants des camps de concentration d’évacuer les prisonniers. Ce plan avait pour but d’éviter que les prisonniers ne tombent entre les mains des Alliés et ne fournissent des preuves supplémentaires des assassinats de masse des nazis.

Le terme « marche de la mort » fut probablement inventé par les prisonniers des camps de concentration. Il fait référence aux marches forcées de prisonniers sur de longues distances et sous stricte surveillance, dans des conditions hivernales extrêmement dures. Pendant ces marches de la mort, les gardes SS maltraitèrent brutalement les prisonniers. Obéissant aux ordres explicites qui étaient d’abattre les prisonniers qui ne pouvaient plus marcher, les gardes SS abattirent en route des centaines de prisonniers. Des milliers de prisonniers moururent également de froid, de faim et d’épuisement. Les marches de la mort furent particulièrement nombreuses fin 1944 et en 1945, alors que les nazis tentaient de transférer les prisonniers vers l’intérieur de l’Allemagne. Les marches de la mort les plus importantes commencèrent à Auschwitz et à Stutthof, peu avant que les forces soviétiques ne libèrent ces camps.

Les principales marches de la mort

 

US Holocaust Memorial Museum

L’évacuation d’Auschwitz

Le 18 janvier 1945, les autorités du camp de concentration commencent en toute hâte l'évacuation.

L'évacuation à pied concerne plus de 58 000 détenus et constitue le chapitre final de l'enfer d'Auschwitz, les routes d'évacuation étant jonchées de cadavres de détenus abattus froidement parce qu'incapables de poursuivre la marche, ou morts d'épuisement, de détresse et de froid. Les détenus furent évacués par les SS vers les camps de Dachau et Buchenwald.

Le 27 janvier 1945, les soldats de la 60e Armée du 1er Front ukrainien ont pour mission de libérer Auschwitz. La 100e division d’infanterie, la plus rapide, arrive à Monowitz le matin du 27 janvier.
Vers midi, les soldats de l’Armée rouge font leur entrée au centre d’Auschwitz acclamés par la population polonaise qui surgit des décombres et, dans l’après-midi, investissent les environs du camp principal et de Birkenau, mais se heurtent à la résistance d’unités allemandes qui se replient.

Vers 15 heures, les premières troupes entrent dans les camps de Birkenau et d’Auschwitz et découvrent près de 8 000 moribonds hagards parmi lesquels des enfants, restés au camp. Cette action empêche les SS de poursuivre comme ils en avaient l’intention, la liquidation des derniers témoins.

 

 

Du 17 au 21 janvier 1945 environ 56 000 prisonniers furent évacués du camp d’Auschwitz et de ses satellites par trains dans des wagons à ciel ouvert

David Olère rescapé d’Auschwitz a illustré l’évacuation des déportés du camp   lors d’une marche forcée. 

L’évacuation de Dachau

Situé à 13 kilomètres au nord-ouest de Munich, le camp de concentration de Dachau (Konzentrationslager Dachau) a été construit en 1933. C'est le premier camp de concentration créé par les nazis.

Entre 1933 et 1945, plus de 200 000 prisonniers ont été internés ici. Plusieurs dizaines de milliers y ont trouvé la mort, même s'il est impossible de connaître le chiffre exact.

Le 26 avril 1945, au moment de l’approche des troupes américaines, les Allemands forcent plus de 7 000 prisonniers, principalement des Juifs, à quitter à pied le camp de Dachau vers Tegernsee, au sud.

 

Les prisonniers évacués du camp de Dachau lors de la marche de la mort à destination de Wolfratshausen. © Mémorial de la Shoah Coll. KZ Gedenkstaette Dachau

 

L’évacuation de Buchenwald

Le camp de concentration nazi de Buchenwald se caractérise par la cruauté de son histoire et par sa spécificité politique.

Pendant huit ans, de juillet 1937 à avril 1945, le système concentrationnaire de Buchenwald exécute, élimine, torture, exploite, affame, déshumanise des centaines de milliers d’hommes, et livre à la postérité ce que l’humanité peut faire de pire et de mieux : des bourreaux qui ont martyrisé les hommes et des héros dont la solidarité a tantôt sauvé, tantôt rendu espoir à une masse humaine anéantie par la vie concentrationnaire.

En avril 1945 la direction SS du camp de Buchenwald décide d'organiser des évacuations massives de déportés avant l'arrivée des Américains dans le but de camoufler ses crimes.

L'évacuation du camp débute le 3 avril 1945, avec un transport de 1 500 détenus vers Theresienstadt. A cette date, la population totale du camp et de ses 70 Kommandos est de 81.457 détenus, y compris les Kommandos de femmes dépendant du camp de Ravensbrück. A l'appel du 5 avril au soir, il y aurait eu dans le camp principal (petit camp et grand camp) 47.700 détenus de 30 nationalités, plus 37.457 autres détenus dans les Kommandos. Le 11 avril, après les évacuations, la population du camp est de 21.000 détenus.

Dessin d’Auguste Favier. « Arrivée d’un kommando replié sur Buchenwald. Des centaines de malheureux mouraient sur les wagons découverts par -20° et plus de froid, et ensuite sur le chemin de la gare au camp »

L’évacuation de Sachsenhausen

L'évacuation du camp commence le 21 avril. Les détenus sont regroupés par nationalité et lancés dans la « marche de la mort ». D'immenses colonnes , y compris les femmes et enfants arrivés depuis peu au camp, se mettent en mouvement sous la pluie, munis pour tout bagage d'une boule de pain et d'une couverture. Une longue marche improvisée sous la garde des SS commence. Les étapes sont de 30 km par jours.

Conformément aux ordres reçus, les SS abattent sans pitié les malheureux parvenus au bout de leurs forces, qui ne peuvent plus avancer. Ces colonnes fantomatiques laissent ainsi derrière elles, un long chapelet de cadavres. La destination finale reste totalement inconnue, y compris semble-t-il des gardiens.

Faute d'instruction précise, une colonne de 16 000 détenus est regroupée par les SS dans les bois de Wittstock et Below où, entre le 26 et le 29 avril, s'installent la désespérance et la désolation : froid, pluie, famine....

Un ravitaillement de la Croix-Rouge parvenu là le 28 avril provoque une véritable émeute.

La marche est reprise le 30 avril. Le 2 mai à l'aube apparaissent les premiers blindés américains....Les SS disparaissent non sans abattre encore quelques détenus.

Sur les 33 000  détenus lancés dans la « marche de la mort », un tiers meurt avant la délivrance, assassiné ou épuisé.

Au Camp, il reste environ 3 000 détenus malades, atteints du typhus ou de la tuberculose et mourants pour la plupart, ainsi que les médecins et infirmiers déportés et un certain nombre de prisonniers qui réussissent à se dissimuler pour échapper au départ.

Les derniers SS abandonnent le camp peu avant l'arrivée des avant-gardes du 1er Front biélorusse et de la 1ère Armée polonaise, le 22 avril vers 17 heures.

Stèle sur la marche de la mort depuis Sachsenhausen

L’évacuation de Neuengamme

De 1938 à 1945, 106 000 hommes et femmes, déportés de toute l'Europe occupée par les nazis, sont passés dans ce camp, le plus important du nord de l'Allemagne. 55 000 d'entre-eux y laissèrent la vie dans des conditions inhumaines.

Le 13 décembre 1938, la SS transfère à Neuengamme, à 25 km de Hambourg, sur la rive de droite de l'Elbe, un kommando dépendant du camp de Sachsenhausen.

Le 4 jun 1940, le kommando devient camp autonome sous l'appellation Koncentrationslager (KL) Neuengamme.

A partir de 1942, 80 kommandos extérieurs sont créés, 20 d'entre eux sont réservés aux femmes.

« La dissolution du complexe concentrationnaire de Neuengamme commence le 24 mars 1945 par l'évacuation des Kommandos extérieurs. Les évacuations se font soit par transports ferroviaires meurtriers,  soit au cours d'interminables « marches de la mort ».

La plupart des convois aboutissent dans des camps appelés « mouroirs ».

Les déportés des kommandos extérieurs de Brême et Hambourg, ainsi que des malades du camp central de Neuengamme, terminent leur errance au camp de prisonniers de guerre de Sandbostel (Stalag X B), près de Bremervöde.

Des déportés, en majorité des femmes  juives et des prisonniers de la région de Hanovre, échouent au camp de concentration de Bergen-Belsen. D'autres finissent leur parcours au Kommando extérieur de Wöbbelin.

Des déportés en provenance du kommando de Hanovre-Stöcken et du camp de Dora, sont brulés vifs dans une grange à Gardelegen.

En absence de camps on réquisitionne des bateaux. L'embarquement à lieu à Lübeck. Le 3 mai 1945, au cours d'un raid aérien britannique dans la baie de Lübeck, deux navires, le Cap Arcona et le Thielbek, sombrent sous les bombardements alliés provoquant la mort de 7 000 hommes.

Au total les évacuations ont fait plus de 15 000 morts.

Pierre Fertil - Marche de la mort (1998)

« Les moins malades, qui tenaient à peine debout, creusaient des fosses où l'on mettait morts et mourants. » (Pierre Fertil, lettre du 16 mai 1945 à ses parents).

Consulter les cartes des évacuations et marches de la mort 1944-1945 (cliquez ici)

PARTIE II

1 - Le choc de la découverte et la libération des camps

Il y 75 ans, l’opinion mondiale stupéfaite  découvrait, au fur et à mesure de l’avance des troupes alliées, la réalité des camps de concentration et d’extermination hitlériens. Les survivants rentraient et parlaient. Les journaux publiaient reportages directs et photos.

Comment tout cela avait-il été possible en plein cœur d’une Europe qui se considérait comme le foyer de la liberté et de la culture, en plein XXe siècle ? Comment l’invraisemblable a-t-il  pu arriver ? Avait-on su ce qui se passait derrière les barbelés électrifiés ?

Tout le monde connaissait en Allemagne l’existence de ces « camps de travail » ouverts dès 1933 et où étaient internés, mêlés systématiquement aux condamnés de droit commun, tous ceux qui s’opposaient à l’œuvre entreprise par le Führer.

On se souciait peu de ce qui s’y  passait. On ignorait sans doute que les SS avaient conçu le système concentrationnaire non seulement comme un instrument de répression mais aussi comme réservoir de main-d’œuvre bon marché au profit de la production allemande.

Quant aux camps d’extermination massive, comme Treblinka et Auschwitz réservés au « traitement spécial » c’est-à-dire à l’assassinat des juifs, tziganes, etc…ils étaient situés hors du territoire allemand et entourés d’un grand secret. Le personnel employé directement à envoyer à la mort des millions d’hommes, de femmes, de petits enfants était évidemment au courant, tout comme les états-majors qui organisaient les arrestations et les « transports ».

Et à l’étranger ? Là aussi on connaissait les camps. Les défenseurs de la ligue des Droits de l’Homme manifestaient leur  émotion. Mais les gouvernements restaient prudemment passifs.

Dès 1933 on connaissait l’existence des camps nazis. L’hebdomadaire « Vu » consacra dès le 3 mai 1933 un numéro au  IIIe Reich. On doit à Lucien Vogel, fondateur et directeur de VU, ce premier reportage sur les camps de concentration nazis. Les photos sont prises par sa fille, Marie-Claude Vogel, reporter-photographe, qui deviendra plus tard l’épouse de Paul Vaillant-Couturier La jeune reporter-photographe rapporta des clichés sur les camps de Dachau et Oranienburg.

Marie-Claude Vaillant-Couturier s’engagea  dans la Résistance et participa à des publications clandestines, tracts. Elle fut arrêtée en février 1942 et déportée au camp d’Auschwitz puis transférée au camp de Ravensbrück. Elle rentra en France le 25 juin 1945.

 

L'hebdomadaire illustré "Vu" a consacré son numéro du 3 mai 1933 au IIIe Reich Source : Le Choc 1945 La presse révèle l’enfer des camps nazis (FNDIRP)

Dès 1937, plusieurs journaux français, dont le magazine Regards, dénoncent les traitements inhumains reçus par les détenus du camp de concentration nazi de Dachau.

Le 27 janvier 1945, les soldats de l'Armée rouge entrent dans l'immense complexe concentrationnaire d'Auschwitz. En avril, les troupes anglo-américaines ouvrent les camps de Buchenwald, Bergen-Belsen, Dachau, Mauthausen... Ils se trouvent face à un monde dont l'horreur dépasse tout ce qu'ils avaient imaginé.

Des reporters photographes comme Meyer Levin et Eric Schwab  sont  parmi les tout premiers à découvrir les morts-vivants en uniformes rayés, les cadavres empilés, l’odeur pestilentielle des charniers.

Vidéo sur la libération des camps (cliquez ici)

 

Carte libérations des camps

Chronologie des évacuations, Marches de la mort et libération des principaux camps de concentration et d’extermination.

1943
Novembre : fermeture des camps d’extermination de Treblinka, Sobibor et Belzec.
1944
24 juillet 1944 : Libération du camp de Majdanek par l’Armée soviétique
2 septembre 1944 : Début de l’évacuation du camp de Natzweiler-Struthof, replié vers Dachau
23 novembre : Libération du camp de Natzweiler-Struthof par l’Armée américaine
1945
15 janvier 1945 : Libération de Plaszow par l’Armée rouge
18 Janvier 1945 : Évacuation d’Auschwitz et des camps annexes 17-19 janvier, dans les Marches de la Mort (60 000 détenus)
25 janvier 1945 : Évacuation du Stutthof et camps annexes
27 janvier 1945 : Libération d’Auschwitz-Birkenau par l’Armée rouge (7000 détenus encore présents, incapables de marcher)
28 février 1945 : Libération de Gros-Rosen par l’Armée rouge
4 avril 1945 : Début de l’évacuation de Buchenwald
Début avril 1945 : Évacuation du train des otages de Bergen-Belsen vers Theresienstadt
11 avril 1945 : Libération de Buchenwald et Dora avec l’arrivée des troupes américaines
15 avril 1945 : Libération de Bergen-Belsen par les Anglais
19 avril 1945 : Évacuation de Flossenburg
19 avril-29 avril : évacuation totale du camp de Neuengamme
21 avril 1945 : Évacuation de Sachsenhausen
22-23 avril 1945 : Libération de Sachsenhausen par l’Armée rouge et des troupes polonaises
23 avril 1945 : Libération de Flossenbürg par les troupes américaines
23 avril 1945 : Début de l’évacuation de Ravensbrück
26 avril 1945 : Évacuation de Neuengamme vers la baie de Lübeck
26 avril 1945 : Évacuation de Dachau de 10 000 détenus vers une Marche de la Mort
27 avril 1945 : Évacuation de Ravensbrück
29 avril 1945 : Libération de Dachau par l’Armée américaine
30 avril 1945 : Libération de Ravensbrück par l’Armée rouge
3 mai 1945 : Le Ghetto de Theresienstadt est aux mains de la Croix rouge internationale
5 mai 1945 : Libération de Mauthausen par l’Armée américaine
5 mai 1945 : Libération du camp de Neuengamme, vide, par les troupes britanniques
6 mai 1945 : Libération d’Ebensee par l’Armée américaine
8-9 mai 1945 : Libération de Theresienstadt par l’Armée rouge
7-8-9 mai 1945 : Capitulation sans condition de l’Allemagne, fin de la guerre en Europe

2 - Images de la libération des camps – la découverte de l’horreur

ATTENTION !

Certaines images peuvent heurter la sensibilité des lecteurs

Des camps de concentration et d’extermination nazis, il demeure une image confuse : un amoncellement de corps décharnés, un visage émacié au regard insondable, des barbelés ou un mirador.

Ces images sont le plus souvent publiées sans précision sur les faits représentés, sans mention de date ou de lieu. Certaines étaient mêmes des reconstitutions.

Les soldats qui libèrent les camps et les journalistes qu'ils invitent prennent rapidement de nombreuses photos qui vont être publiées, dans la période de mars à août 1945, principalement.

Auschwitz - Photo prise par les soldats de l'Armée Rouge et publiées dans la presse soviétique

Entrée des troupes américaines au camp de Dora

Mauthausen - Des femmes et des enfants du camp parlent avec un soldat américain, derrière les barbelés (mai 1945) - US Holocaust Memorial Museum

Immédiatement après la Libération, entourés des cadavres de leurs camarades de détention, des survivants du camp de concentration de Dora-Mittelbau mangent. Près de Nordhausen, Allemagne, 11 avril 1945.

Les déportés de la baraque 56 du camp de concentration de Buchenwald en Allemagne photographiés par le soldat H. Miller le 16 avril 1945 au moment de la libération du camp par les Alliés (sur la couchette du milieu, le 7e à partir de la gauche serait Elie Wiesel). Rue des Archives /© Edimedia/WHA/Rue des Archives

Survivants de Buchenwald derrière les barbelés. Photos de Margareth Bourke-White en 1945 (Time Life)

Vidéo de la libération du camp de Buchenwald (cliquez ici)

 

Mauthausen (dans un journal américain)

Des femmes sourient devant le panneau "Attention! Haute tension" au camp de concentration de Ravensbrück

Femmes derrière des barbelés à Ravensbrück

John Florea, survivant de Nordhausen 11-15 avril 1945 (Time Life)

Visage d’un détenu russe de 18 ans atteint de dysenterie au camp de Dachau- Photo Eric Schwab .Fin avril- début mai 1945. AFP

Buchenwald - Pile de corps près du crématoire de Buchenwald. Photo prise au moment  de la libération du camp, le 23 avril 1945.

Civil effondré devant le corps d’un détenu carbonisé, Thekla, entre le 18 et 24 avril 1945 Photo Eric Schwab

La célèbre photo du dysentérique mourant de Buchenwald prise par le photographe Eric Schwab lors de la libération de ce camp nazi en 1945. AFP/ERIC SCHWAB

Bergen - Belsen – Cadavres de détenus sous les arbres. Photo:  Georges Rodger. (Time Life)

Bergen - Belsen – Jeune survivant juif hollandais marchant sur un chemin bordé de cadavres de détenu Photo: George Rodger (Time Life)

 

Les habitants de Weimar au camp de Buchenwald

 Les habitants de Weimar ont été obligés par les autorités américaines de visiter le camp de Buchenwald. Rassemblés et conduits par des soldats américains, les hommes et les femmes ont défilé devant des cadavres dévêtus et jetés en tas. Devant un des fours où l’on brûlait deux cents corps par jour, des femmes s’évanouirent à la vue de corps humains à moitié carbonisés.

Margaret Bourke-White avril 1945 (Time Life)

Photo parue dans le Times de Londres  18 avril 1945

Des habitants de Weimar devant un four crématoire. 15 avril 1945 (Le Choc 1945 La presse révèle l’enfer des camps nazis) (FNDIRP)

Vidéo des civils allemands à Weimar (cliquez ici)

3 - La presse révèle l’enfer des camps nazis

Le Choc 1945 La presse révèle l’enfer des camps nazis (FNDIRP)

Journal l’Humanité 13 septembre 1944 (Retro News)

 

Journal l’Humanité 17/18 septembre 1944 (Retro News)

Journal Ce Soir 12/04/1945 (Retro News)

Le Figaro du 19 avril 1945 publie le témoignage d'un déporté de Buchenwald, mais ne semble pas avoir pris conscience encore de l'importance de l'extermination.

L'Humanité du 21 avril 1945 évoque la Libération de Buchenwald en mettant en avant le témoignage du communiste déporté Marcel Paul, un des leaders de la résistance dans le camp. (Retro News)

 

Journal Combat 26 mai 1945

Journal Les Etoiles 29 mai 1945 (Retro News)

Journal l’Humanité 13 septembre 1945 (Retro News)

The Illustrated London News. 28 avril 1945, couverture (photographie de l’armée américaine réalisée à Ohrdruf le 12 avril 1945) (archives privées)

Le Monde illustré, 5 Mai 1945, couverture (photographie du capitaine Edward Malindine de l’armée britannique réalisée à Bergen-Belsen le 17 ou 18 avril 1945) archives privées.

"Crimes nazis", le Magazine de France, mai 1945, couverture (FNDIRP)

Point de vue, 4 mai 1945, couverture (photographie du capitaine Edward Malindine de l’armée britannique réalisée à Bergen-Belsen le 17 ou 18 avril 1945) (FNDIRP)

 

 

Affiche La France en guerre - Ministère de la guerre. Direction service de presse N°6 1945

Sources :

- Fondation mémoire de la Déportation (Mémoire Vivante N°33/34)

- Rétro News

- Le Choc 1945 La presse révèle l’enfer des camps (FNDIRP)

- Mémoire des camps – sous la direction de Clément Chéroux –Editions Marval 2001.

- Les dossiers de Neuengamme  N°18 (Les évacuations du Camp central et des Kommandos

Prochain article : le retour des survivants.

 

ADIRP 37-41

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