Pour les pouvoirs publics de l’époque, les chantiers de Maillé sont restés prioritaires après la Seconde Guerre mondiale.
© (Photos Maison du souvenir de Maillé)

 

Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire

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À l’inverse d’Oradour-sur-Glane, la commune martyre de Maillé a reconstruit le village à côté d’une dizaine de maisons encore debout. Une exposition lui est consacrée.

L’exposition temporaire, actuellement présentée à la Maison du souvenir de Maillé est le fruit de travaux inédits sur la reconstruction du village. En 21 panneaux, elle présente l’ampleur des destructions, les projets de reconstruction, ainsi que son déroulement. Elle met en évidence la nette différence entre des projets utopiques visant à faire du Maillé reconstruit un village « idéal ».
Logés dans des baraques pendant presque dix ans Seules une dizaine de maisons étaient encore debout au lendemain soir du
massacre du 25 août 1944. Les maisons qui n’avaient pas été incendiées par les soldats allemands dans la matinée ayant été canonnées depuis une colline voisine l’après-midi.

Le 20 septembre suivant, un élu évoque pour la première fois un « plan d’alignement de logements » en séance du conseil municipal. « Ce qui est remarquable, note Bernard Eliaume, actuel maire de Maillé, c’est de constater cette urgence à retrouver un toit, malgré l’émotion suscitée par le massacre perpétré à peine un mois plus tôt… »

L’urgence, c’est aussi celle de loger les rescapés dans des baraquements récupérés à Nouâtre. Un premier projet est présenté par Roger Coulant, missionné par le ministère de la Reconstruction et de l’urbanisme, qui veut en faire « un village modèle ». Lui succède le cabinet d’architectes tourangeaux Archi Turone. Les maquettes du nouveau village sortent entre 1945 et 1946.

M. Fialton, rescapé du massacre, circulant à vélo près du chantier de la mairie et de l’école dans les années 1950. Au fond de la rue, un baraquement provisoire.
© Photo Maison du souvenir de Maillé
 

La reconstruction paraît longue, soit neuf ans pour les derniers relogés. « Une cinquantaine de maisons ont été reconstruites, mais pas toute en même temps. Cette période a entraîné une grande frustration chez les sinistrés qui ont longtemps attendu la reconstruction de leur bien tandis que d’autres étaient déjà relogés. Pourtant, si cette reconstruction a semblé longue à l’échelle locale, elle est finalement rapide au regard de la situation nationale, Maillé ayant toujours été un chantier prioritaire », rappelle Romain Taillefait, le directeur de la Maison du souvenir.

Oradour-sur-Glane, qui a choisi de garder les preuves de son village incendié par des barbares, reste une exception. À Maillé, on n’expulserait pas ceux dont les habitations avaient été épargnées.
Deux anecdotes ressortent de cette époque renaissante. La première rapporte que le conseil municipal faillit exploser quand le maire fut accusé d’avoir autorisé un relogé à enduire les façades de sa maison. Quant à la seconde, elle rappelle que les veuves du village faisaient entendre la voix de leurs familles au moment des travaux. Alors qu’elles n’avaient pas encore accès au droit de vote !

Tous les jours de 10 h 30 à 13 h et de 14 h à 18 h, le dimanche de 14 h à 18 h uniquement. La présentation d’un pass sanitaire est obligatoire.

La Maison du souvenir sera fermée les 30 et 31 août, 6 et 7 septembre, et 13 et 14 septembre.

 

Bruno Pille

Journaliste, rédaction de Tours

 

Présentation de la Maison du Souvenir (cliquez ici)

 

 

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