Michel Guerrier, 4ans, tué le 25 août 1944 © Photo NR

Photo d'une famille de Maillé prise avant le massacre © (photos Maison du Souvenir, collections familiales)

 

Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/maille-37/indre-et-loire-un-arbre-genealogique-cree-pour-les-victimes-du-massacre-de-maille

Soixante-dix-huit ans après le massacre, des généalogistes amateurs ont retracé l’histoire familiale des 124 victimes. Un travail de fourmis pour que la mémoire ne s’efface pas.

 

« C’est un grand puzzle. Je suis à 6.000 pièces », glisse Laëtitia Dadu. Depuis 2020, cette généalogiste amatrice recolle les morceaux de vies qui se sont arrêtées le 25 août 1944. Ce jour-là, les soldats de l’armée allemande encerclent le village et un groupe de la Waffen-SS pénètre dans Maillé avant de procéder au massacre méthodique des hommes, femmes, enfants et bébés présents dans le village. Au total, 124 personnes perdront la vie durant cette journée d’horreur.

« Je n’étais pas préparée, j’ai eu quelques nuits difficiles »

« Ce qui a été difficile, c’est de tout découvrir et de voir ce qu’a écrit l’abbé André Payon en arrivant dans le village. Je n’étais pas forcément préparée. J’ai eu quelques nuits difficiles », raconte la généalogiste originaire de Chinon qui n’avait pas entendu parler du massacre pendant sa jeunesse. En découvrant l’histoire du village, elle s’est lancée dans les recherches, savant mélange de méthode et de patience, pour retracer la vie de ces familles jusqu’à la révolution française.

Installée dans la région nantaise, Laëtitia Dadu commence à dérouler le fil : « La première chose à faire, c’est la liste des 124 personnes décédées. Parmi les victimes, toutes n’étaient pas du cru. Il m’a fallu récupérer les actes de naissance et de décès », détaille la généalogiste. Avec une difficulté : la distance. « Je ne pouvais pas aller sur place ou avoir accès directement aux archives. Je me suis donc appuyé sur l’association de la Maison du souvenir. » Sur le site internet Geneanet, habitué des travaux collaboratifs, Laëtitia Dadu commence à enrichir l’arbre généalogique des victimes. Une dizaine de personnes, toutes bénévoles, viendront lui prêter sporadiquement main-forte dans ses recherches.

Au fur et à mesure, des trajectoires de vie apparaissent. « J’avais une méconnaissance des réfugiés pendant la guerre. J’ai découvert que des gens de Meurthe-et-Moselle ont vécu à Maillé et étaient là le mauvais jour », raconte la généalogiste.

Respecter les vivants

La vie du village ne s’est pas arrêtée avec le massacre. À l’image du village qui s’est reconstruit après le drame, des familles se sont recomposées : « On peut voir des familles endeuillées avec un veuf et une veuve qui se marient et ont des enfants. » Mais la généalogiste ne souhaite pas chercher dans ce passé qui devient présent : « Pour les descendances c’est délicat. Il y a peut-être des personnes qui ne savent pas qu’elles sont reliées à cette histoire. On ne les cherche pas forcément. On respecte les vivants. »

 

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Pierre Veillé

Journaliste

 

Le massacre de Maillé sur le site Geneanet (cliquer ici)

 

 

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